Le CESC, une instance centrée sur la prise de risque

dimanche 29 octobre 2006.
 

La prise de risque est un constituant fondamental de la vie. C’est une nécessité biologique et sociale. En ce sens, on peut même considérer la prise de risque comme un outil de survie et d’adaptation.

La vie toute entière nous impose de faire des choix. Notre biologie s’est construite afin de nous protéger. Elle a donc associé des impératifs et des protections. Vivre, c’est prendre des risques. La prise de risque est même l’élément constitutif de la vie, et il ne saurait y avoir de vie sans que l’être vivant ne soit obligé de prendre des risques pour continuer à vivre.

De ce fait, la biologie accompagne cette nécessité : la prise de risque libère des substances euphorisantes : on appelle cela le "circuit de la récompense". Prendre un risque est excitant, et réussir son défi est euphorisant. Les substances chimiques sécrétées par notre organismes pour gérer ces prises de risques peuvent conduire parfois à de véritables dépendances.

Apprendre à marcher, c’est prendre le risque de choir. Ne pas apprendre, c’est prendre le risque du handicap, donc de l’exclusion.

Un choix constructif doit être éclairé par l’expérience que l’on a acquise, que l’on reçoit des autres et que l’on accepte d’ajouter à sa propre expérience.

Prendre le risque de vivre, c’est être capable d’opter pour la moins mauvaise décision possible.

Cette capacité de discernernement nous concerne tout spécifiquement, nous les adultes, quand nous sommes les parents et les enseignants. Notre mission est d’éduquer à faire des choix, et donc d’accompagner l’enfant dans sa prise de risque.

Du point de vue social, la prise de risque est inévitable : c’est un critère de valorisation de l’individu dans le groupe.L’adolescent qui se voit confronté à sa première cigarette est dans une situation ingérable : soit il prend le risque de fumer, donc d’imposer à son organismes des milliers de substances qu’il sait dangereuses, soit il prend le risque de s’exclure du groupe. Ce conflit psychologique se résoud la plupart du temps par l’acception de la soumission au groupe. En outre, la prise de risque est valorisante socialement, et la construction sociale chez l’adolescent est un moment crucial de sa structuration personnelle.

C’est au moment où la prise de risque est dangereuse que notre mission est en risque d’échec. C’est quand la prise de risque est liée à la recherche de la stimulation et de l’euphorisation que l’on aborde les comportements limites. C’est quand l’enfant est confronté à la prise de risque qu’il doit avoir en lui les outils qui vont l’aider à choisir la moins dangereuse des situations.

Le CESC est donc le lieu d’observation de l’attitude des jeunes (et des adultes qui concourent à leur éducation) dans ces prises de risque imposées par la vie. Cette instance permet ainsi de s’intéresser aux actes les plus périlleux que les jeunes sont amenés à commettre pour accomplir leur sortie le l’enfance.


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